L’acouphène n’est pas à proprement parler, une hallucination auditive. Il s’en distingue par le contenu rudimentaire des bruits entendus (sons purs ou bruits de bandes plus ou moins larges dépourvues de sens), et par le fait que la personne est consciente qu’ils proviennent de son propre organisme. Il résulte de la production d’un signal nerveux anormal à un quelconque niveau des voies auditives lequel, après traitement par ces dernières, est interprété comme un bruit lorsqu’il atteint le cortex auditif. Ce signal anormal, n’est généralement lié qu’à l’existence de dysfonctionnements mineurs des cellules sensorielles. Cependant, leur existence ne suffit pas pour que l’acouphène soit entendu. Il ne peut atteindre la conscience que sous certaines conditions, (probablement un déséquilibre du système nerveux végétatif-système), contrôlant nos fonctions automatiques (respiration, rythme cardiaque, pression artérielle, motricité digestive, sudation), entraînées par le stress, la fatigue, la maladie. Une fois perçu par la personne, l’acouphène peut avoir deux devenirs très différents : Des acouphènes très similaires en fréquence et en intensité seront facilement ignorés par une majorité des personnes qui ne seront pas ou peu affectés, alors que d’autres (20% environ), constamment conscients de leur présence, se plaindront de difficultés de concentration, de troubles de l’endormissement et d’une baisse notable de leur qualité de vie.
L’orientation vers l’une ou l’autre de ces directions dépend probablement du fonctionnement du système nerveux végétatif et de la signification émotionnelle de l’acouphène chez la personne considérée.
En effet, la Neuropsychologie nous enseigne, que les stimulus sonores nouveaux ou associés à une expérience négative, sont traités comme des sons signifiants, et évoquent une réponse émotionnelle qui prépare l’organisme à une réaction de fuite ou d’affrontement. La répétition de ces sons se traduit par un renforcement de leur perception, et une résistance à leur suppression par d’autres stimuli. Au contraire, la répétition de signaux neutres, s’accompagne de la disparition progressive des réponses induites, ce qui correspond au phénomène d’habituation. Le devenir d’un acouphène dépourvu de signification émotionnelle pour la personne est donc l’habituation.
Qu’est-ce que l’hyperacousie ? : Dans le langage courant, ce terme correspond à un effondrement de la tolérance de l’oreille à des sons de l’environnement présentant une intensité normale. L’oreille perd sa dynamique de fonctionnement. Les seuils d’inconfort auditif se rapprochent des seuils d’audition. L’audition des sons courants devient désagréable, voire insupportable ou douloureuse suivant le degré d’hypersensibilité.
L’hypersensibilité auditive est présente chez 40% des personnes acouphéniques. Elle recouvre en fait plusieurs phénomènes :
L’hyperacousie proprement dite présente chez 2% de la population générale, elle n’apparaît que chez des personnes qui présentent des audiogrammes normaux (pas de perte auditive objective), ou subnormaux (perte auditive faible). Elle se distingue du recrutement, qui correspond à une croissance anormalement importante de la perception des sons, observée en présence d’une perte auditive.
Beaucoup de personnes hyperacousiques décrivent aussi des sensations de douleur, ou de plénitude de l’oreille. Dans les cas extrêmes, l’hypersensibilité auditive, devient une véritable phobie des stimulations sonores, la personne passant son temps à développer des stratégies pour les éviter. Elle représente alors un véritable handicap, avec lequel il devient impossible de poursuivre une vie normale.
Hypnose et acouphènes : L’Hypnose est connue dans le traitement des acouphènes depuis 1950 (Pearson et Barnes).
C’est à l’inefficacité relative de la Médecine traditionnelle dans ce domaine que l’Hypnose, comme d’autres thérapies alternatives, doit son gain de crédibilité.
L’objectif de la thérapie est de permettre aux personnes de se dissocier de la perception consciente de leurs acouphènes.
Dans certains cas, on obtient une suppression totale de la perception elle-même, autrement dit, des acouphènes. Plus raisonnablement, on peut espérer aider les personnes à se départir de la perception perturbante. Le phénomène acouphénique persiste, mais n’a plus de retentissement sur la qualité de la vie.
Bien que le plus souvent l’Hypnose n’ait pas d’effet direct sur les pathologies sous-jacentes de l’acouphène, elle aide un grand nombre de personnes à retrouver une meilleure qualité de vie. Selon les études, 65 à 75 % des personnes acouphénique tireraient un bénéfice de cette technique. 36 % des personnes résistantes à toutes les autres formes de thérapie retrouveraient un mieux-être général grâce à cette dernière. L’Hypnose, en effet, accroît les capacités à gérer les acouphènes et les symptômes associés : Le stress, la dépression et les troubles du sommeil.
L’Hypnose est utilisée dans le traitement des acouphènes depuis plus d’un demi-siècle. Elle est utile en deux points.
Dans un premier temps, l’Hypnose permet de dissocier le corps et les symptômes, le découpage et le déplacement de la perception sonore. Une représentation mentale différente va permettre de s’habituer et d’oublier la sensation sonore au profit d’une relaxation corps/esprit.
Dans un second temps, l’Hypnose aide à diminuer l’anxiété, la nervosité, les états dépressifs ou les insomnies provoquées par ces troubles auditifs.